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    Danseurs - Interprètes :
    Philippe Chosson, Eleonore Heiniger, Elodie Aubonney, Anne-Sophie Rohr Cettou, Judith Desse
    Création musicale : Jerome Baur
    Mixage : Eric Lazor
    Costumes : Marie - Eve Wolfrom
    Scénographie : Judith Desse, Etienne Wolfrom
    Création lumière : Danielle Milovic
    Soutiens :
    Loterie Romande, Fondation Ernst Göhner, Bourse chorégraphique SSA, SIS, Mécénat Sig, Théâtre 2.21

    Une tête qui se relève, un dos qui s’arrondit, un regard qui se lève,une main qui tremble...

    Cinq danseurs-ses racontent l’absurdité de la solitude en fin de vie dans les couloirs éclairés au néon, à travers des corps qui errent, tanguent, dansent. Des corps qu’on occulte.
    Ayant travaillé plusieurs années dans ces institutions ( en tant qu’infirmière ), Judith Desse chorégraphie le quotidien de celle et ceux qui ne peuvent plus prendre la parole dans l’espace public.
    Comment leur permettre de se regrouper , de s’exprimer en « nous » ?
    J'ai enregistré durant quatre ans les résidents-es de la maison de retraite Nouveau Prieuré à Chêne - bougerie, dans lequel je donne des ateliers de danse régulièrement ; enregistrer leur quotidien à l’EMS/EHPAD, leur joie, leur tristesse, leur préoccupation, l’absurdité de certains dialogues, la communication verbale et non – verbale entre résident et personnel soignant. Être au plus prés de ces femmes / hommes dans une écoute et une réception de leur histoire avec l’enregistrement sonore permettra ainsi de ne pas parler à leur place, de témoigner d’un quotidien où humanité et violence cohabitent sans cesse.
    En 2022, Victor CASTANET publie " Les Fossoyeurs" qui révèle le scandale du groupe ORPEA en France. En 2023, Didier ERIBON dans "Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple" raconte l'installation et le séjour bref de sa mère en maison de retraite.Auparavant infirmière dans ces institutions, la lecture de ces deux livres a ranimé en moi une mémoire enfouie concernant ce monde médical, la prise en charge, le soin des personnes agées, et a fait ressurgir un vécu mis de côté au profit du monde artistique, de la danse contemporaine.
    Ma grand-mère, Colette, placée en maison de retraite (je dis « placée » car ce sont des termes quotidiens dans notre société pour accompagner nos aînés dans leur dernière maison) pendant la crise sanitaire du Covid fit un malaise un début d’après-midi et resta seule jusqu’au soir (visite de la famille ayant été refusée) où elle décéda sans aucune intervention du personnel médical et gestionnaire.
    Je tournais autour du sujet depuis plusieurs années dans ma pratique artistique.
    J'ai enregistré durant quatre ans, sans réel objectif...les résidents-es de l'EMS/EHPAD dans lequel je donne des ateliers de danse régulièrement.
    La lecture éprouvante et dénonciatrice de ces deux ouvrages, le décés de ma grand-mère partie trop vite, trop tôt dans cette maison de retraite suite à une mauvaise prise en charge, m’ont donné l’envie de ré-entendre toutes les voix de ces résidents-es cherchant la résonance de celle de ma grand-mère.
    Il a alors été comme une évidence, une nécessité de témoigner à mon tour, raconter, danser ce que j'avais vécu personnellement, vu, entendu, enterré loin de moi pendant tant d'années.
    Témoigner de l'insupportable, de la solitude et l'extrême joie rencontrée dans ces lieux de l'au-revoir. Nous danserons traversés par le son de leurs voix, le quotidien des personnes âgées et de Colette, dans des lieux où cohabitent sans cesse violence et humanité.

    Ce projet artistique a intégré dans son processus de création une médiation culturelle en maison de retraite avec les danseurs-ses du projet et les résidents-es de l'EMS Nouveau Prieuré- Genève, dont le vécu s’est ensuite inséré dans la mise en forme du spectacle « COLETTE » .

    Judith DESSE

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